
Vous connaissez sans doute l’histoire des faux Terrus qui a fait des vagues dans le monde de l’art en France. Il y a pourtant eu des experts qui ont authentifié les tableaux mais il apparaît qu’ils ont été complètement bernés. Sur les 140 tableaux du peintre, 82 étaient des faux, ce n’est pas rien ! Alors, les experts se sont-ils trompés ou ont-ils trempé dans l’arnaque ?
Qui est à l’origine de la tromperie ?
Selon les dires de l’avocat de la ville d’Elne qui porte plainte pour faux, usage de faux, recel et escroquerie, l’arnaque dure depuis au moins une dizaine d’années et elle porte sur de très nombreuses œuvres. Autrement dit, ce n’est pas seulement une ou deux personnes qui seraient à l’origine de ces faux. Entre le faussaire et le vendeur, il y aurait toute une chaîne de personnes impliquées. En effet, cela ne peut pas être réalisé par une seule personne parce qu’il y a d’abord celui qui trouve le tableau, puis, celui qui y met sa signature, ensuite la personne qui donne le tableau à un antiquaire, un galeriste ou un brocanteur qui vont le vendre à leur tour. Et il y a encore d’autres personnes dans l’engrenage, avant d’atterrir au musée.
Erreur humaine ?
Dans le cas du musée Etienne Terrus, l’expert plaide l’erreur humaine, en disant que la conservatrice Odette Traby n’a pas la science infuse, ni aucun expert au monde par ailleurs. Le problème avec l’expertise en art, c’est que tout le monde, ou presque, peut prétendre en être un, et bon de surcroît. Saviez-vous que c’est seulement lorsqu’il est appelé comme témoin au tribunal qu’un expert doit présenter une habilitation officielle ? Bien sûr qu’il y a maintenant à Paris la Chambre nationale des experts spécialisés en objets d’art et de collection (CNES) et la formation est sanctionnée par un titre officiel reconnu par l’État.